Dons, legs et ensembles remarquables (1872-1882)

En sus de ses acquisitions courantes et des ouvrages attribués par le ministère de l’Instruction publique, la bibliothèque accroît ses collections grâce à l’entrée grâce à des dons, legs ou achats groupés correspondant à plusieurs milliers de volumes.

"Don Dubois", dans Registre d'entrées : Bibliothèque et Dépôt - Section des Lettres, 1852-1875, p. 256-259. Bibliothèque Ulm-LSH, AB 152

« Don Dubois », dans Registre d'entrées : Bibliothèque et Dépôt - Section des Lettres, 1852-1875, p. 256-259. Bibliothèque Ulm-LSH, AB 152

Le legs Ragon (1872)

Félix-François Ragon (1813 l), enseigne l’histoire au collège Bourbon, avant d’être nommé inspecteur de l’académie de Paris. Il publie de nombreuses traductions des œuvres d’Horace ; à son décès en 1872, il fait don à l’École de plusieurs centaines d’ouvrages classiques, dont un nombre conséquent d’éditions d’Horace.

La bibliothèque de Paul-François Dubois (1874)

Paul-François Dubois (1812 l), fondateur du Globe, dirige l’École normale de 1840 à 1850. Écarté sous le Second Empire en raison de ses opinions libérales, il meurt en 1874 et lègue sa bibliothèque à l’École : plus de 300 volumes entrent alors dans les collections, concernant surtout l’histoire de l’Église et des questions liées à l’enseignement.

Joaquín Gómez de la Cortina, marquis de Morante (1808-1868)<br />
Collection du marquis de Morante, École normale supérieure, Bibliothèque Ulm-LSH, Fonds Morante<br />

Reliure aux armes du marquis de Morante (détail). École normale supérieure, Bibliothèque Ulm-LSH

La collection Morante (années 1870)

Né au Mexique en 1808, le comte Joaquin Gomez de la Cortina, marquis de Morante, s’adonne, à côté de ses responsabilités civiles, à sa passion pour les livres : sa bibliothèque rassemble plus de 120 000 volumes reliés à ses armes. Il meurt tragiquement en 1868 d’une chute du haut d’une échelle de sa bibliothèque ; sa collection est dispersée à partir de 1872.

L’École en acquiert 1 529 volumes selon des modalités non connues, sans doute dans les années 1870. Ils portent l’ex-libris du collectionneur ; certains sont même reliés à ses armes. Cependant, suivant en cela les principes de la constitution des collections de la bibliothèque, ces livres ne sont pas des ouvrages de bibliophilie, puiqu'il s’agit de programmes scolaires et universitaires et de dissertations académiques des XVIIIe et XIXe siècles concernant l’aire germanique. Il est donc sans doute possible de lier cette acquisition avec le contexte qui suit la guerre de 1870 et la refondation des études supérieures en France.

"Thurot", dans Le centenaire de l'École normale, Paris, 1895. Disponible en ligne sur openedition.org :  https://books.openedition.org/editionsulm/1650

"Thurot", dans Le centenaire de l'École normale, Paris, 1895. Disponible en ligne sur openedition.org : https://books.openedition.org/editionsulm/1650

Les manuscrits de Charles Thurot (1882)

Charles Thurot (1841 l), philosophe, linguiste, grammairien, enseigne pendant vingt-et-un ans la grammaire comparée aux élèves de l’École normale. Il y laisse le souvenir d’une rigueur infaillible, mais aussi de son dévouement. Après son décès, sa famille remet à la bibliothèque les manuscrits de son Cours de grammaire comparée, soit plus de 3000 feuillets, dont seules des notes de cours manuscrites partielles avaient été diffusées jusque-là. C’est l’un des premiers exemples de don officiel d’archives ou papiers scientifiques d’un enseignant à la bibliothèque.

Le legs Charles Caboche (1887)

Agrégé et docteur ès-lettres, proche de Saint-Marc-Girardin, Charles Caboche (1810-1874) enseigne la littérature française à l’École normale de 1851 à 1857. Inspecteur de l’académie de Paris à partir de 1861, il devient inspecteur général en 1868. Personnalité attachante, il marque les esprits de ses élèves. À sa mort en 1874, il lègue à l’École un ensemble de 2500 livres qui rejoint la bibliothèque après le décès de sa veuve en 1886. Cette collection concerne majoritairement la littérature française, comportant de très nombreuses éditions de classiques des XVIIe et XVIIIe siècles. La partie plus contemporaine de sa bibliothèque, riche en envois d’élèves et de proches, reflète quant à elle les opinions et réseaux de Caboche, dominés par les courants orléanistes et proches du catholicisme social.

Pierre Corneille, <em>Horace, tragédie</em>, A Paris : chez Augustin Courbé, 1641. École normale supérieure, Bibliothèque Ulm-LSH, L F th 24 4°

Marque typographique de l'imprimeur Augustin Courbé, dans Pierre Corneille, Horace, tragédie, A Paris : chez Augustin Courbé, 1641. Bibliothèque Ulm-LSH, L F th 24 4°

Dons, legs et ensembles remarquables (1872-1882)